Aug 26, 2025 | News

Quand les jeunes transforment les systèmes alimentaires africains

Promenez-vous dans n’importe quelle ville d’Afrique et vous ressentirez l’énergie d’un continent jeune. Près de 60% de la population africaine a moins de 25 ans: un véritable dividende démographique. Selon la Banque africaine de développement (AfDB), entre 10 et 12 millions de personnes arrivent chaque année sur le marché du travail. Cette dynamique offre des perspectives immenses de transformation. Mais derrière ces opportunités subsistent de profondes inégalités, en particulier pour ceux qui dépendent de l’agriculture. Aujourd’hui, 67% des agriculteurs africains n’ont pas accès aux intrants, outils, terres ou financements nécessaires.

 

Malgré leur potentiel, les innovations agricoles portées par les jeunes peinent à attirer les financements et la reconnaissance qu’elles méritent. À peine 5% des financements totaux vont au secteur agricole. La AfDB estime le déficit de financement à près de 75 milliards de dollars pour les petits exploitants et leurs entreprises, laissant de nombreuses familles dans la pauvreté. Pour inverser cette tendance, il faut bâtir des structures concrètes et mesurables :

  •       des stratégies alimentaires nationales qui intègrent pleinement la jeunesse ;
  •       des budgets dédiés aux entreprises agricoles dirigées par des jeunes ;
  •       des données accessibles au public permettant de suivre:

o   le nombre d’entreprises agricoles financées et fondées par des jeunes ;

o   le nombre d’hectares cultivés en agriculture « intelligente face au climat » ;

o   la couverture des services d’appui priorisant la jeunesse.

 

C’est ainsi que les jeunes passeront de bénéficiaires à architectes de la transformation – en gardant à l’esprit que tout architecte suit des plans en constante évolution. Cette évolution peut s’inspirer des mécanismes de quotas de jeunesse en politique, qui garantissent un financement adapté, réduisent les risques, facilitent l’accès à la terre et renforcent les conseils consultatifs menés par des jeunes.

 

Les politiques doivent utiliser le numérique –  plateformes en ligne, formations mobiles et tableaux de bord conçus avec les jeunes – pour réduire les écarts d’information et d’accès. Imaginez un groupe de jeunes ruraux lançant une entreprise agroalimentaire après une formation gouvernementale suivie sur mobile: inclusion et responsabilisation deviennent réalité. Ce sont ces investissements d’aujourd’hui qui construiront l’Afrique de demain.

 

Le secteur privé et les organisations de développement ont un rôle essentiel dans cette transition. Plusieurs initiatives prouvent déjà l’impact possible lorsque les jeunes sont placés au cœur de la transformation alimentaire. L’ UNDP (United Nations Development Programme), avec son projet « Building Resilient Agricultural Finance and Insurance Markets in Ethiopia », montre comment des systèmes financiers ruraux inclusifs réduisent les risques pour les petits exploitants et ouvrent la voie aux entreprises agricoles dirigées par des jeunes. De son côté, l’ICIPE (International Centre of Insect Physiology and Ecology) élargit les opportunités avec son programme « Mass Youth Employment in Apiculture » (MaYEA), qui crée des milliers d’emplois dans l’élevage d’insectes et les chaînes de valeur. La Fondation Rockefeller, quant à elle, réinvente les chaînes de valeur grâce à son programme Regenerative School Meals, reliant agriculteurs locaux et écoles pour offrir des repas nutritifs et respectueux du climat. Ces approches améliorent la nutrition des enfants tout en créant des marchés stables pour les entreprises agricoles de jeunes, démontrant que l’innovation et les moyens de subsistance peuvent aller de pair.

 

Voici les possibilités qui seront débattus à l’Africa Food Systems Forum (AFSF) 2025. 

 

Le thème? Jeunesse africaine: Fer de lance de la collaboration, l’innovation et la transformation des systèmes.

 

L’objectif? C’est un appel à l’action. Il ne s’agit plus seulement d’inclure les jeunes, mais de créer des systèmes qui leur donnent la barre.

 

L’Afrique est à un tournant: soit elle laisse des millions de jeunes au chômage, soit elle leur fournit financements, outils et voix pour transformer en profondeur nos systèmes alimentaires. Le choix est clair: emprunter la deuxième voie.

 

À Dakar, au Sénégal, dès le 31 août, nous discuterons du changement quantifiable, et les mesures telles que;

 

  •     La politique idéale pour la croissance des entreprises menées par les jeunes
  •     Les revenus montants des jeunes ruraux
  •     La diminution de jeunes NEET (sans éducation, emploi, formation).

 

Les données seront là, tout comme les leaders. Ensemble, transformons ces données en législation, nos jeunes leaders en décideurs, et les engagements en résultats tangibles.

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