L’élément manquant pour transformer la Déclaration de Kampala en action? Les recherches basées sur les preuves
Le soutien des dirigeants africains, en Janvier 2025, de la Déclaration de Kampala, a transmis le message bien clair : les systèmes alimentaires africains doivent devenir plus résilients, plus inclusifs et plus durables. Les engagements de cette déclaration, qui mettent en priorité la jeunesse, les femmes et les petits agriculteurs, représentent de fortes ambitions. Le vrai défi se trouve maintenant dans la transformation de ses mots en impact concret, durable et significatif.
Les recherches basées sur les preuves seront indispensables pour réussir une telle transformation. En utilisant les approches prouvées, les gouvernements et les institutions pourront suivre les progrès, et combler l’écart entre l’engagement et la mise en œuvre. En plus de valider les mesures prises, les données permettent d’identifier celles qui produisent réellement des résultats, garantissant la responsabilité et veillant à ce qu’aucun groupe ne soit laissé pour compte.
Le TAAT Policy Enabler de la Banque africaine de développement (BAD) en est un bon exemple. Créé pour enlever les obstacles pour la mise en œuvre des innovations agricoles, TAAT travaille en partenariat avec les gouvernements pour transformer et harmoniser les politiques. Ceci accélère l’adoption des technologies et des méthodes qui renforcent la productivité et la résilience à travers la chaîne de valeur agricole. Le projet a accéléré le processus d’enregistrement de variété de semences, a aligné les normes des engrais et a amélioré l’accès au financement, démontrant la vraie possibilité de traduire les politiques stratégiques sur papier, en action. Une telle preuve est importante, car chaque journée perdue à cause des obstacles bureaucratiques reste un jour où les petits agriculteurs manquent l’opportunité d’améliorer leurs récoltes, et donc, leurs revenus.
Les recherches de CABI sur l’inclusion des femmes et des jeunes dans l’agriculture offrent un deuxième aperçu important. Ce rapport récent présente, en 10 points stratégiques, des leçons acquises à travers le continent pour les législateurs. De la provision d’accès équitable aux terres, à la mise en place des outils numériques pour les services d’extension, et des voies éclairées pour le développement des leaders jeunes et femmes dans les systèmes agroalimentaires, la priorité est désormais la création des politiques inclusives et pratiques. Aujourd’hui, reconnaître simplement l’importance de la jeunesse dans l’avenir des systèmes alimentaires africains ne suffira plus. Une politique efficace agit en créant des récompenses concrètes, des programmes de mentorat et des partenariats qui encouragent nos jeunes à participer à long-terme. De la même façon, il faut que les femmes puissent remplir davantage de rôles décisionnels, que cela soit chez les organisations coopératives, les producteurs ou dans les agro-business en général.
Un appel aux connaissances partagées
La Déclaration de Kampala représente un engagement collectif pour transformer les systèmes alimentaires en Afrique. Mais il est important que la transformation ne reste pas une idée abstraite, et que nous voyions ces changements dans un meilleur accès aux ressources clés, l’amélioration significative de la productivité durable, et les revenus plus importants pour nos populations agricoles.
Pour cela, les plateformes telles que l’Africa Food Systems Forum (l’AFSF) sont essentielles. Rendre disponibles les recherches telles que celles de TAAT et de CABI nous permet de renforcer nos connaissances et notre compréhension afin de nous rendre responsables. Cependant, il ne faut pas conclure la discussion ainsi ; il faut continuer à produire les exemples, les recherches et les structures qui assureront que cette Déclaration soit un vrai catalyseur du changement.
Rejoignez-nous à l’AFSF 2025, pour explorer les raisons prouvées de faire avancer les engagements de la Déclaration de Kampala, sous le thème Jeunesse africaine: Fer de lance de la collaboration, de l’innovation et de la transformation des systèmes alimentaires. L’événement, qui se déroule à Dakar, au Sénégal, vise un objectif incontournable – assurer que de tels engagements se transforment en actions concrètes, pour les jeunes, les femmes et les petits agriculteurs de l’Afrique.
